À Kigobe, les 111 députés burundais nouvellement élus ont tenu leur deuxième session ce 29 juillet 2025, poursuivant l’examen d’un projet de loi qui encadrera le fonctionnement de l’Assemblée nationale pendant les cinq prochaines années. Ce texte, déjà abordé lors de la session inaugurale du 28 juillet, a suscité un débat autour de l’article 14, alinéa 1er, qui stipulait que « le bureau de l’Assemblée nationale doit être composé de plusieurs partis politiques ».
Cette exigence de pluralité a provoqué des réactions partagées. Dans un Parlement dominé quasi exclusivement par un seul parti, de nombreux députés ont jugé cette formulation irréaliste. Certains ont proposé de remplacer l’obligation par une simple possibilité, suggérant le mot « peut » au lieu de « doit ». D’autres ont estimé qu’il valait mieux supprimer complètement cette disposition, estimant qu’elle ne reflète pas la composition actuelle de l’hémicycle.
Daniel Gélase Ndabirabe, ancien président de l’Assemblée, a pris la parole pour proposer une alternative : « Le bureau représente l’ensemble des députés siégeant à l’Assemblée nationale. » Selon lui, maintenir l’exigence initiale reviendrait à créer un blocage institutionnel, rendant difficile la participation d’autres partis à la direction de l’Assemblée, en l’absence d’élections prochaines.
La proposition de modification a été adoptée par les députés. Le projet de loi, ainsi amendé, sera transmis à la Cour constitutionnelle pour vérification de sa conformité avec la Constitution.