Une micromissive diplomatique a dégénéré en véritable polémique : la République démocratique du Congo (RDC) a rejeté la nomination par le Kenya d’un consul général à Goma, ville du Nord-Kivu désormais sous le contrôle du groupe rebelle M23, dénonçant une violation flagrante du droit international et des procédures diplomatique.
Le président kényan William Ruto a récemment désigné Judy Kiaria Nkumiri comme consul général à Goma, dans le cadre d’une vaste réorganisation des postes diplomatiques. Une démarche jugée illégitime par Kinshasa, qui souligne le manque de consultation préalable — agrément et « exequatur » — exigés par la Convention de Vienne de 1963.
Le ministère des Affaires étrangères congolais a jugé l’annonce inappropriée, considérant qu’elle pourrait donner une légitimité implicite au M23. Ce dernier est accusé de graves violations des droits humains et soutenu par le Rwanda dans une partie du territoire congolais occupée depuis janvier
Droit international et souveraineté bafouée
Selon le droit coutumier, nul consul ne peut exercer sans aval de l’État hôte. La RDC rappelle que toute nomination doit être précédée d’un exequatur, condition sine qua non à toute mission consulaire — une règle non respectée dans cette affaire.
Du côté kenyan, le Premier secrétaire du Cabinet et ministre des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, a précisé que la nomination n’est pas encore effective et respecte les procédures normales : après approbation parlementaire, Nairobi demandera officiellement l’agrément de Kinshasa, comme l’exige la pratique diplomatique.
